Le cycle de la violence

Le cycle des violences conjugales fait référence à un schéma répétitif de comportements abusifs dans les relations intimes : la montée de la tension, suivie par l’incident de la violence et ensuite, la réconciliation. Il s'agit d'un cycle complexe et dangereux qui commence généralement par une lente montée de la tension, suivie d'un incident violent et d'une période d'apaisement, voire de réconciliation.


Les violences conjugales se produisent rarement une seule fois. Elles ont plutôt tendance à se répéter et à s'aggraver au fil du temps. Au début d'une relation, il n'y a souvent pas de violences physiques et la violence est moins fréquente. En revanche, il y a souvent plus d'incidents stressants sur le plan émotionnel et psychologique qui entraînent des tensions et du mal-être.


Au fur et à mesure que la relation se développe, le niveau et la fréquence des actes de violence augmentent, prenant parfois de nouvelles formes et devenant un modèle de comportement. Ce schéma est connu sous le nom de cycle de la violence. Il se peut que les violences conjugales ne deviennent jamais physiques, mais ce cycle peut toujours être présent dans la vie quotidienne.


Les violences conjugales sont une forme de comportement ou d'action dans le cadre d'une relation intime, dans lequel une personne (l’agresseur) tente de se sentir supérieure en obtenant et en maintenant le pouvoir et le contrôle sur une autre (la victime) pour lui nuire, l'intimider, la manipuler ou l'exploiter physiquement, émotionnellement ou sexuellement.


Les violences conjugales ne sont pas la même chose qu'une dispute entre deux parties qui tentent de résoudre des divergences d'opinion ou des conflits ou de négocier des décisions.

1. Tout va bien et en harmonie

Dans une relation harmonieuse, tout va bien. On se sent aimé.

2. Dans la vie quotidienne, la situation change et des tensions apparaissent

Le partenaire doit faire attention à ce qu'il fait ou dit pour que l'autre ne s'énerve pas ou ne se mette pas en colère. Au sein du couple, on essaie de se protéger et de garder le contrôle de ce qui se passe. Cependant, les partenaires restent d'humeur irritable.


Les stratégies d'évitement ou d'adaptation sont variées mais n'empêchent pas le déclenchement des violences.

3. L'explosion se produit, et il peut s'agir de violences mentales, physiques ou sexuelles.

Il est à noter que l'explosion ne nécessite pas la présence des deux parties dans la relation, une seule suffit. L'objectif de l'agresseur est de blesser, de prendre le pouvoir et le contrôle, et de compenser son sentiment d'impuissance.


Les victimes de violences conjugales décrivent souvent l'agression comme une perte de contrôle parce qu'elles n'ont eu aucune influence sur ce qui s'est passé et sur le moment lorsque cela s'est produit.

4. Le renversement de la culpabilité, les explications et la dévalorisation

Après un accès de violence, l'agresseur réagit de diverses manières et adopte diverses stratégies. De nombreuses personnes qui deviennent violentes minimisent et excusent leur comportement comme quelque chose qui vient d'elles, ou elles donnent des raisons à leur comportement violent (par exemple, la consommation d'alcool, le stress) au lieu d'en assumer la responsabilité. Beaucoup accusent la victime d'être à l'origine de leur propre violence ("Tu m'as provoqué !"). De nombreuses victimes de violence pensent que c'est de leur faute et ont honte de la violence qu'elles ont subie. Elles pourraient également participer à des actes de dénigrement.


Certains agresseurs sont choqués par leurs propres actes, mais, dans le même temps, ils tentent de minimiser et de légitimer le crime devant eux-mêmes et devant la personne qui a subi les violences.


Les personnes qui subissent les violences ne sont jamais à blâmer, ce sont les agresseurs les responsables de leur comportement violent.

5. Les excuses et les promesses

A ce stade, le partenaire qui a commis les actes de violence s'excuse et promet de changer. L'agresseur peut également recourir à la violence en disant qu'il ne peut pas vivre sans son partenaire et qu'il pourrait se faire du mal ou en faire à d'autres si la victime ne se calme pas, ne revient pas et ne pardonne pas. Tous les agresseurs de violence ne s'excusent pas.

6. La situation redevient paisible

La victime espère que tout va changer et que la "lune de miel" va commencer. La victime peut avoir l'impression de contrôler la situation et d'avoir un pouvoir de décision. L'agresseur peut acheter des cadeaux et faire des déclarations d'amour.

7. La phase de lune de miel

Tout va bien à nouveau. À ce stade, les rapports sexuels peuvent être très passionnés et créer une dépendance.

Le cycle des violences conjugales se poursuit étape par étape. Avec le temps, les étapes 5 à 7 peuvent être complètement absentes ou réduites. C'est à ce moment-là que l'on vit dans la crainte constante des violences. Pour beaucoup, le premier point d'explosion est le moment où ils se libèrent d'une relation violente, mais ce n'est pas toujours le cas.


Ce cycle recommence souvent si des interventions efficaces ne sont pas mises en œuvre pour briser le schéma. Il est essentiel de comprendre la dynamique du cycle des violences conjugales afin de pouvoir soutenir les victimes et leur donner les moyens d'agir, ainsi que pour élaborer des stratégies efficaces de prévention et d'intervention.

Faire le premier pas en parlant à une personne de confiance


Parler des violences conjugales à un ami, à un parent ou à un professionnel est généralement utile. Le cycle de la violence ne pourrait être décrit s'il n'était arrivé qu'à une seule personne, donc si vous en faites l'expérience, vous n'êtes pas seul.


Il est normal qu'il y ait aussi des phases d'amour dans une relation où il y a des violences conjugales. Toutefois, il est important de se rappeler que les phases de la violence n'ont jamais leur place dans une relation saine. Après que votre partenaire a eu recours à la violence, ces phases d'amour peuvent être extrêmement agréables, mais elles ne justifient pas la violence. Si le cycle de la violence vous rappelle quelque chose qui s'est produit dans votre couple, n'hésitez pas à contacter les services de soutien, par exemple la fédération France Victimes.

Les agresseurs ont aussi besoin d'aide !


Il se peut que l'agresseur n'ait pas les outils et le courage nécessaires pour obtenir de l'aide. Cependant, la prévention de la violence ne peut être efficace que lorsqu’on recherche de l’aide. La personne qui recourt à la violence doit reconnaître que son comportement est néfaste, en comprendre les conséquences et en assumer la responsabilité. Cette reconnaissance et la volonté de changer peuvent conduire à la fin du comportement violent.

Sortie rapide
Feedbackexternal link icon